Communiqué

Une solution de rechange pour le redémarrage du moteur principal a mené à une défaillance catastrophique des machines à bord du Atlantic Destiny près de Halifax (N.-É.) en mars 2017

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Dans son rapport d'enquête (M17A0039) publié aujourd'hui, le Bureau de la sécurité des transports (BST) a déterminé qu'une solution de rechange pour redémarrer le moteur en en contournant les systèmes de commande a mené à la défaillance catastrophique des machines qu'a connue le navire de pêche Atlantic Destiny en mars 2017 au large de Halifax, en Nouvelle-Écosse.

Le 14 mars 2017, le navire de pêche Atlantic Destiny a subi une panne de son moteur principal et des dommages d'importants aux alternateurs et aux espaces de machines tandis qu'il se trouvait à 200 milles marins au sud-ouest de Halifax, avec 31 personnes à son bord. Il a été remorqué par le navire de pêche Atlantic Preserver jusqu'à Shelburne en Nouvelle-Écosse. Aucune blessure ou pollution n'a été signalée.

Le Atlantic Destiny avait connu de nombreux arrêts imprévus du moteur lors de voyages antérieurs au cours des dernières années. Le jour de l'événement, comme dans les occasions précédentes, on a redémarré le moteur en utilisant une corde et une clé à molette de façon à contourner le régulateur, ce qui a désactivé toutes les commandes du régime du moteur. Pendant que le chef mécanicien se trouvait dans la salle de commande pour réinitialiser différents systèmes, un matelot de pont qui n'avait ni expérience de la salle des machines ni formation connexe, mais qui avait déjà aidé au redémarrage du moteur, a accidentellement réglé l'injection de carburant à 80 % au lieu de 0 %. Après le redémarrage, les tentatives visant à réduire le régime du moteur au panneau de commande local se sont avérées vaines puisque les commandes du moteur étaient désactivées.

L'enquête a permis d'établir que le dispositif de protection contre les survitesses du moteur principal avait été compromis par les capteurs de régime qui étaient mal installés ou fonctionnaient par intermittence en raison d'un court-circuit. De plus, le mécanisme d'arrêt d'urgence du moteur ne fonctionnait pas en raison de son usure et de sa résistance. Par conséquent, ce mécanisme d'urgence n'a pas pu éteindre le moteur, et les coupleurs hydrauliques de la boîte de transmission ont subi une rupture instantanée par surcharge causée par une vitesse de rotation excessive.

L'enquête a aussi permis d'établir que l'entreprise ne s'assurait pas que ses équipages effectuaient périodiquement des essais pour vérifier le fonctionnement des systèmes de sécurité du moteur. Si ces systèmes ne font pas l'objet d'essais périodiques effectués selon les calendriers recommandés par les fabricants, et que l'on n'effectue pas les réparations nécessaires pour en assurer le bon état, il existe un risque que ces systèmes de sécurité ne fonctionnent pas comme prévu lors d'une défaillance. De plus, si des personnes non formées se retrouvent dans un environnement de travail qu'elles ne connaissent pas, elles risquent d'effectuer des tâches incorrectement, ce qui peut causer un accident ou des blessures.

À la suite de cet événement, le propriétaire du navire a installé du blindage autour des coupleurs hydrauliques et a remplacé les plaques de plancher en aluminium au-dessus de ces coupleurs par des plaques plus robustes.


Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.

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